4 juin

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4 juin

L'Histoire
Jeudi 4 juin

Après les Kittyhawks, notre D.C.A. a prouvé aux aviateurs ennemis que les raids sur Bir-Hakim ne sont pas de tout repos. Entre six heures et huit heures, quatre vagues de Stukas sont venues successivement bombarder la position. A la quatrième visite et alors que les Stukas piquaient, l’un fut atteint par un obus et éclata en plein vol. On vit une immense flamme que prolongeaient deux longues traînées roses qui étaient les fusées de signalisation, et les débris de l’avion pulvérisé tombèrent en tournoyant comme des flammèches de suie. Seuls reconnaissables, les ailerons arrière qui brûlaient en lançant des flammes verdâtres arrivèrent au sol les premiers. Très haut, dans le ciel, un parachute ouvert par la force de l’explosion descendait lentement avec le siège du pilote. Celui-ci , avec son compagnon, s’était écrasé à terre au milieu des morceaux fumants de son avion. Tous deux furent enterrés par un groupe de leurs compatriotes prisonniers. L’un d’eux s’évanouit pendant cette cérémonie.

A neuf heures , nouvelle visite : ce sont douze Stukas ; la D.C.A. en abat un, qui va s’écraser en dehors du camp. Dans l’après-midi ce furent des avions italiens qui vinrent. Un fut touché et prit feu. Le pilote fit un effort désespéré pour redresser son appareil qui, brûlant comme une torche, piqua verticalement après une courte et inutile chandelle et explosa au sol.

La journée, comme la précédente, se passe en duels d’artillerie. Le Général Koenig, très calme a dit à l’un de ses officiers : « Si le Général Rommel espère nous acculer à la capitulation par des moyens de ce genre, il devra attendre longtemps ».

Le Général anglais, commandant le 30ème corps a adressé à la brigade le télégramme suivant : « Excellent travail, tenez bon, toutes mes félicitations, tout ira bien ».

Après l’inquiétude ressentie aux premiers jours, due pour une part aux menaces de l’ennemi mais surtout à la sensation pénible de l’encerclement, le moral est redevenu excellent. Les bombardements par les avions et l’artillerie causent des pertes relativement minimes ; une brigade anglaise forme plusieurs colonnes légères quelque part dans le sud-ouest de Bir-Hakim. Le sentiment général est nettement optimiste.

Cependant, il s’avère de plus en plus clairement que le commandement adverse presse ses préparatifs pour attaquer avec tous les moyens dont il peut disposer. Le Général Rommel est sur place. On le sait, d’abord parce que l’ultimatum était signé de sa main, ensuite parce que l’un des Anglais qui a apporté cet ultimatum a vu un officier britannique prisonnier qui allait comparaître devant lui. Il est possible qu’il commande en personne l’attaque contre Bir-Hakim.

Au nord de la position, la région comprise dans le V entre les champs de mines devient de plus en plus difficile à parcourir pour les patrouilles. L’une d’entre elles qui avait pu parvenir jusqu’en un point où les Allemands avaient déminé et établi un passage a observé un trafic intense. L’officier qui commandait la patrouille a rendu compte au Général qu’il avait vu deux canons de 155 sur tracteur allant vers l’est. Nous entendrons certainement leur voix demain et peut-être la voix de quelques autres aussi. En même temps l’infanterie ennemie appuyée tantôt par des chars, tantôt par des canons portés, effectue des reconnaissances dont l’objet doit être de tâter les défenses de la position et de découvrir le point le plus vulnérable.

A ce jour, 143 militaires français sont morts pour la France en Afghanistan, en Somalie, au Mali ,au Levant et en Centrafrique
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