Omoplate

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Omoplate

L'Histoire
Face à la ligne de résistance d'Aïn-el-Gazala - Bir-Hakeim, les forces italo-allemandes occupent et fortifient une position orientée Est-ouest de Tmimi à Mechili.
A proximité de la mer, le ''no man's land'' est large d'une trentaine de kilomètres mais dans le Sud il offre une étendue infinie à l'activité des deux armées en présence. Dès le début du mois de Février, les britanniques y ont tendu un rideau d'automitrailleuses, sorte d'avant-postes mobiles chargés de surveiller les manifestations de l'ennemi et de fournir des renseignements. Les Etats-majors d'en face se contentent pour jouer le même rôle, d'un avion d'observation, le ''charognard''.

Tandis que la garnison de Bir-Hakeim est toute entière occupée aux travaux d'organisation du terrain, sa protection face à l'Ouest est confiée à un détachement (1) important et bien armé en D.C.A. et D.C.B.(2) commandé par le Général Koenig. Son P.C. est installé à Gadd-el-Ahmar à soixante-dix kilomètres du camp retranché, dans une zone qualifiée sur la carte de « Broken Hill » terrain de collines, accidenté.
Le secteur est tenu depuis six mois par le 4ème Régiment Sud-Africain d'auto- mitrailleuses. Les Cavaliers ont bon moral malgré la dureté du service à accomplir.
Jusqu'au début du mois de Mars, le Général Koenig en même temps qu'il remplit sa mission de protection, s'attache à parfaire l'instruction des unités sous ses ordres. Les patrouilles fournies par la Compagnie Roudaut, 1ère  Compagnie du B.I.M, se succèdent et les renseignements obtenus sont nombreux : les italiens font d’importants travaux à Mechili, une circulation intense permet leur ravitaillement.

Parfois dans le Nord une violente canonnade gronde et chaque jour des avions survolent les deux camps. Or il importe de pouvoir exploiter tous ces indices aussitôt, aussi la préoccupation du Général est de pouvoir disposer de liaisons radiophoniques bonnes et sûres. Pour y répondre un langage conventionnel est établi, qui permet de parler ''en clair'' tout en rendant la conversation inintelligible aux postes d'écoutes ennemies.
Un procédé très simple, court, et compréhensible est mis au point: les termes militaires et les verbes sont remplacés par des mots et verbes usuels, on obtient ainsi une conversation incohérente d'apparence normale. Le Lieutenant Beauroir cite l'exemple du ''télégramme du Général Koenig adressé de Bir-Hakeim aux échelons B à propos des émissions de la B.B.C. sur la défense de la position:
Message en langage clair: « Je suis un soldat et demande que la défense de Bir-Hakeim ne soit pas romancées ».
Codifié: « Je suis canard et balayeur pitre je demande que l'affaire de la nation soit une pastèque romancée ».

''Omoplate'' , premier mot de la liste des termes codifiés, donne son nom à ce code, qui, n'ayant pas de base mathématique, ne sera jamais traduit par l'ennemi. Il servit pendant le siège, tous les ''chiffres'' officiels étant alors tombés aux mains de Rommel au cours de son avance. Son emploi n'est plus qu'une question d'habitude, au P.C. du Général Koenig, le Capitaine de Vienne (alias Saint Hillier) et le Lieutenant Hautefeuille deviennent des expert en la matière. lls conversent avec le Lieutenant Beauroir (alias de Cidrac) responsable du 2ème Bureau à Bir-Hakeim. Le code omoplate sera utilisé jusqu'à la fin de la guerre, à la D.F.L..

(1) En anglais le détachement, ou colonne mobile, porte le nom de Jock Column
(2) D.C.A. : Défense Contre Avions, D.C.B.: Défense Contre les Blindés.
A ce jour, 143 militaires français sont morts pour la France en Afghanistan, en Somalie, au Mali ,au Levant et en Centrafrique
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